Ces moulages utilisent un matériau comme un espace métaphorique, mais également les murs du lieu où ils sont installés, ou les miroirs d’où ils semblent sortir. Dans cet « espace parallèle » se rejouent certains gestes dont la fluidité est contrainte par des particules de matière compacte.
Ces objets sont obtenus par un procédé de double empreinte : pour Poignée de main, deux personnes ont creusé à la main un bloc de polystyrène, chacun de son coté, dans l’intention de se rejoindre, comme un jeu d’enfants creusant des tunnels dans le sable. La sculpture est obtenue par prise d’empreinte du creux ainsi formé avec du plâtre. Le matériau transitoire, le polystyrène, disparaît.
Dans l’installation finale seule la surface “pixélisée » est visible, recouvrant la trace du geste d’une étrange épaisseur. Elle donne à l’empreinte une qualité graphique nette, prenant la lumière, mais qui floute et retarde la lecture immédiate de ce qui s’est joué au préalable. Dans la logique de ce stratagème, le regardeur se situe à l’intérieur de cet espace, compact, invisible… peut-être pas très loin de celui où se jouent les intentions de l’artiste.